La grâce et le salut de Dieu - la condamnation de l’homme qui aura méprisé durant sa vie le don de Dieu
Evangile selon Matthieu – chapitre 22 versets 1 à 14
1 Et Jésus, répondant, leur parla encore en paraboles, disant :
2 Le royaume des cieux a été fait semblable à un roi qui fit des noces pour son fils,
3 et envoya ses esclaves pour convier ceux qui étaient invités aux noces ; et ils ne voulurent pas venir.
4 Il envoya encore d’autres esclaves, disant : Dites aux conviés : Voici, j’ai apprêté mon dîner ; mes taureaux et mes bêtes grasses sont tués et tout est prêt : venez aux noces.
5 Mais eux, n’en ayant pas tenu compte, s’en allèrent, l’un à son champ, et un autre à son trafic ;
6 et les autres, s’étant saisis de ses esclaves, les outragèrent et les tuèrent.
7 Et le roi, [l’ayant entendu, en] fut irrité ; et ayant envoyé ses troupes, il fit périr ces meurtriers-là et brûla leur ville.
8 Alors il dit à ses esclaves : Les noces sont prêtes, mais les conviés n’en étaient pas dignes ;
9 allez donc dans les carrefours des chemins, et autant de gens que vous trouverez, conviez-les aux noces.
10 Et ces esclaves-là, étant sortis, [s’en allèrent] par les chemins, et assemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, tant mauvais que bons ; et la [salle] des noces fut remplie de gens qui étaient à table.
11 Et le roi, étant entré pour voir ceux qui étaient à table, aperçut là un homme qui n’était pas vêtu d’une robe de noces.
12 Et il lui dit : Ami, comment es-tu entré ici, sans avoir une robe de noces ? Et il eut la bouche fermée.
13 Alors le roi dit aux serviteurs : Liez-le pieds et mains, emportez-le, et jetez-le dans les ténèbres de dehors : là seront les pleurs et les grincements de dents.
14 Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.
Commentaire
Extrait de ‘’ SIMPLES ENTRETIENS SUR LES ÉVANGILES’’
auteur : Samuel Prod’hom
Dans cette parabole Jésus ne donne pas une figure de l’état d’Israël dans le passé, comme il l’a fait avec les cultivateurs de la vigne. C’est une parabole du royaume des cieux, royaume tel qu’il s’établirait à la suite du rejet du roi. Il commence bien par la présentation de Christ aux Juifs, montre les conséquences de leur refus et continue par l’appel des Gentils à jouir de ce qu’Israël avait refusé. "Le royaume des cieux a été fait semblable à un roi qui fit des noces pour son fils".
Quel contraste entre les pensées de Dieu et celles des hommes ! Le roi — Dieu — veut faire des noces pour son Fils, et les hommes veulent le faire mourir. Mais à cette pensée du roi se rattache la grâce merveilleuse qui veut faire participer le pécheur aux noces dont seul le fils était digne. C’est donc des pensées de Dieu envers son Fils que découle le bonheur éternel des invités, car si Dieu avait agi envers nous selon ce que nous méritions, nous ne devions connaître que les ténèbres de dehors, loin de la scène de bonheur qui a le Fils pour centre. Le roi envoya ses esclaves pour convier les invités aux noces, mais ils ne voulurent pas venir. Cette première invitation eut lieu pour les Juifs pendant que Jésus était sur la terre ; appelés à jouir des bénédictions que leur apportait le Fils de Dieu, ils refusèrent. Après la mort de Jésus, Dieu envoya encore d’autres esclaves, les apôtres, aux conviés, toujours les Juifs, disant : "Voici, j’ai apprêté mon dîner ; mes taureaux et mes bêtes grasses sont tués et tout est prêt : venez aux noces". En effet, par le sacrifice de Christ à la croix, tout était prêt, afin que ces coupables pussent jouir de la grâce qui leur était offerte. Au lieu de cela, sans se repentir d’avoir mis à mort leur Messie, se croyant maîtres de l’héritage, ils ne tinrent aucun compte de cette seconde invitation et "s’en allèrent, l’un à son champ, et un autre à son trafic ; et les autres, s’étant saisis de ses esclaves, les outragèrent et les tuèrent". C’est ce que le livre des Actes nous présente. Dès lors, c’en était fait d’Israël qui avait refusé Christ lorsqu’il se trouvait ici-bas et qui le refusait encore après sa mort. "Le roi... en fut irrité ; et ayant envoyé ses troupes, il fit périr ces meurtriers-là et brûla leur ville". C’est ce qui arriva lorsque l’armée romaine détruisit Jérusalem. Alors le message de grâce fut adressé aux nations. Le roi dit à ses esclaves : "Les noces sont prêtes, mais les conviés n’en étaient pas dignes ; allez donc dans les carrefours des chemins, et autant de gens que vous trouverez, conviez-les aux noces. Et ces esclaves-là, étant sortis, s’en allèrent par les chemins, et assemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, tant mauvais que bons ; et la salle des noces fut remplie de gens qui étaient à table". Les apôtres et les disciples de Jésus sortirent des limites d’Israël et annoncèrent l’Évangile aux nations. Ce travail de la grâce s’est accompli jusqu’à nos jours. Tous ont été invités à prendre place à la table de la grâce pour y jouir des bénédictions célestes et éternelles qui sont en Christ. Mais la parabole dépasse, dans son enseignement, le temps où nous sommes, pour montrer ce qui arrivera, à la fin de la dispensation actuelle, à ceux qui auront pris place à la table du Roi, sans s’être conformés à ses pensées. Le moment va venir où il prendra connaissance des résultats du message qu’il envoie à tous. "Et le roi, étant entré pour voir ceux qui étaient à table, aperçut là un homme qui n’était pas vêtu d’une robe de noces. Et il lui dit : Ami, comment es-tu entré ici, sans avoir une robe de noces ? Et il eut la bouche fermée. Alors le roi dit aux serviteurs : Liez-le pieds et mains, emportez-le, et jetez-le dans les ténèbres de dehors : là seront les pleurs et les grincements de dents. Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus".
Le temps actuel est celui dans lequel les invités se mettent à table ; mais une chose est nécessaire pour pouvoir y rester et jouir du festin éternel auquel Dieu a convié tous les hommes. On ne peut figurer là, dans la présence de Dieu, que revêtu d’un vêtement qui convienne à sa sainteté, à la gloire de sa nature. Comment comprendre, nous, misérables pécheurs, souillés, ce qui lui est dû ? Si nous l’avons compris, comment nous procurer un vêtement digne de Dieu, propre à manifester sa propre gloire, la gloire de son Fils, en vue duquel les noces sont faites ? En Orient, autrefois, celui qui invitait à une noce fournissait lui-même la robe dont il voulait voir ses convives revêtus. Ce costume se rapportait naturellement à ses goûts, à sa richesse ; lui seul pouvait le procurer tel qu’il lui convenait, car tout, dans cette fête, devait servir à manifester la gloire et la grandeur de celui qui invitait ; tout devait être digne de lui. Si donc, comme le roi de la parabole, un homme très riche voulait inviter des mendiants et des pauvres, il devait nécessairement fournir tout lui-même, non seulement le festin, mais aussi la robe.
Cet exemple illustre bien la pensée de Dieu et sa manière d’agir envers de pauvres pécheurs indignes et sans ressources. Si l’Évangile nous appelle à prendre part aux noces du Fils du Roi, il faut nous laisser revêtir de Christ, qui est la robe de noce, la justice divine que Dieu s’est acquise pour le pécheur, par le sacrifice de Christ à la croix. Ce sacrifice a ôté de dessus le coupable et de devant Dieu, par le jugement, tout ce qu’est le pécheur, tous les péchés qu’il a commis ; il les a remplacés par ce qu’est Christ, maintenant ressuscité et glorifié, dans la présence de Dieu. Celui qui croit cela est revêtu de Christ et pourra jouir éternellement du festin que Dieu a préparé pour le pécheur.
De tous ceux qui auront accepté le christianisme comme profession religieuse, qui se seront assis à la table du roi ici-bas, ceux-là seuls qui se seront laissés revêtir de Christ en le recevant comme Sauveur pourront supporter les regards du Roi, dont les yeux sont trop purs pour voir le mal, et passer l’éternité dans la gloire de sa présence. Que fera celui qui ne se soucie pas de ce qui convient à la présence de Dieu, toujours satisfait de lui-même, prêt à se trouver meilleur que les autres ? Que fera-t-il lorsque les regards du Dieu trois fois saint se dirigeront sur sa personne et manifesteront toute la souillure de ce qui était pur à ses propres yeux ? Il aura la bouche fermée ; incapable de se défendre, lié pieds et mains, il sera jeté dans les ténèbres de dehors, là où sont les pleurs et les grincements de dents.
Que l’on se juge bon ou mauvais, ce qui est nécessaire pour tous, c’est d’être revêtu de Christ, de le posséder comme sa justice, pour être, comme Paul le dit : "Trouvé en lui, n’ayant pas ma justice qui est de la loi, mais celle qui est par la foi en Christ, la justice qui est de Dieu, moyennant la foi" (Philippiens 3:9). Tous nos lecteurs sont-ils en Christ ? "Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus" (Romains 8:1).
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